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Namibie (5/10)

26 juillet - 17 août 2006

5 août : Opuwo - Epupa

Visite du village himba. Nous arrivons à 13 h au kraal, parfaitement vide. Puis, de tous les points de l'horizon, arrivent des jeunes femmes et des enfants. Les hommes sont restés au travail. Le chef considère le tout depuis son trône Lafuma pliant de camping. Les Himbas s'installent en cercle. Moro (bonjour) tout le monde.

Avant que nous n'entamions une partie de béret, la traductrice nous pose les questions qui correspondent aux rires de ces dames. "Combien d'enfants, quel âge, comment vous appelez vous ? prenez nous en photo." Nous soupesons les bébés, touchons les tresses et la peau teinte à l'ocre. Nos enfants s'enfuient. Malaise, nous ne sommes pas à notre place. Voici notre position de touristes voyeurs mise en évidence. L'interprête-guide nous entraîne vers une case ou la sixième femme du chef (Barbe bleue) nous fait une démo de teinture de peau himba : poudre d'hématite broyée + gras de bœuf rance mal odorant. Ensuite elle nous fait une démo de toilette himba, sans eau, sous forme de fumigations d'herbes sous les bras et les fesses.

Sortie de la case, le cercle s'est transformé en notre absence en un marché aux souvenirs. Nous voici sommés de faire les courses, c'est notre rôle, nous sommes là pour cela. Pourquoi serions nous venus là, si nous n'aimions pas les démo pittoresques et les bijoux en bois ? Le rituel s'achève par la remise des présents au chef qui accepte sans reconnaissance superflue : les quantités de farine sont trop faibles, pas assez de tabac. Nous repartons sans effusion inutile. Pas de bruit à l'arrière de la voiture. Les enfants sont pressés de s'éloigner. Ils ont décroché, gênés, bien avant la démo de teinture, lavage graissage. Le tout laisse une odeur de suint et un goût d'exploitation touristique de pauvres femmes par leurs maris. Le chef de village a six femmes et vingt et un enfants. Il est aussi le frère de notre guide, fière de nous apprendre qu'il est de retour au pays après avoir travaillé en Afrique du Sud.

Cap sur Epupa, après un nouvel arrêt au supermarché. La route n'est pas belle, vide d'animaux sauvages. Des Himbas nous arrêtent pour quêter un gâteau, du sucre, de l'eau, de l'aspirine. Nous voici très loin de chez nous. La monotonie du paysage rend la route infinie. Les baobabs immenses, les termitières nous rappellent que nous sommes en Afrique, loin, loin. La vue des chutes d'Epupa au coucher du soleil rachète tous les km de 4x4 poussière. Une "vraie vue de l'Afrique" mythique. Camping sympa le long du fleuve Kunene. Baignade déconseillée pour cause de crocodiles. De l'autre côté c'est l'Angola.



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