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Namibie (1/10)

26 juillet - 17 août 2006

A PRIORI

Les parents

"Je suis venu en Afrique pour être en compagnie des derniers grands animaux sauvages et libres dans le monde d'aujourd'hui, pour rencontrer ces populations indigènes dont le bonheur n'est pas encore réglementé par la dépendance matérielle.
Je suis venu pour la paix, la majesté et l'aventure.
Je suis venu parce que des hommes, des écrivains qui comprenaient les jeunes et l'esprit de découverte ont eu le talent d'enflammer mon imagination et mon désir de nouveaux horizons.
Je suis venu parce que le temps passe vite et que bientôt, il n'y en aura plus."

Mitch Reardon, Okaukuejo, Namibie, Juin 1981

Combien de temps reste-t-il aux Himbas du Kaokoland, et aux Bushmen du Kalahari? Les éléphants du désert vont-ils pouvoir se balader longtemps sans barrières, ni rangers pour les parquer? Nos enfants pourront-ils encore voir cela adultes?

C'est décidé, nous partons en Namibie l'été prochain.

Les enfants

Bruno (11 ans) et Marc (9 ans) imaginent notre voyage à la crêperie, avant le départ.
Marc : très loin, à l'extrême sud de l'Afrique, il a l'air de faire très chaud. Le principal peuple autochtone sont les animaux.
Bruno : si on plie la carte du monde par rapport à l'équateur, sur quel pays de l'hémisphère nord vient se coller la Namibie ?
Bruno : on va voir de la savane.
Marc : des africains partout, à moitié tout nus.
Bruno : des villages rustiques.
Bruno : quelle est la taille de la dune du Pilat ? Moins de 300 m ? Est-ce qu'on aura droit de descendre en roulant ?
Marc : on pourra s'arrêter tous les cent mètres à la plus grande dune du monde ?
Bruno : ça va être super dur, parce que là bas, il n'y aura pas d'escalier comme au Pilat.

Je demande : y-a-t-il quelque chose dont vous aurez peur ?
Bruno : oui, les animaux.
Moi : les lions, les vipères heurtantes ?
Bruno : non, les scarabées volants, les grillons… Tout ça, ça fait trop peur.

Je demande : vous avez des idées sur les Himbas ?
Marc : on ne risque pas de se faire taper ou voler ? Ils sont pauvres les Himbas ? Ca m'évoque des villages dans la savane avec des toits en paille, en train de devenir des toits en zinc.

 

26-27 juillet : C'est loin la Namibie

Arrivés de Toulouse, nous enchaînons par un trek dans l'aéroport de Francfort (traversée intégrale du plus grand hub d'Europe), pour embarquer dans un 747 pour Johannesburg.

Mauvaise nuit, pas de hublot, pas de vue sur l'Afrique, pas de place pour dormir, plateaux repas en allemand. Nous ne sommes pas enregistrés sur le vol de Windhoek qui est plein, et nous quittons l'Afrique du Sud de justesse. Sur le portable, des nouvelles des Dadou qui doivent nous rejoindre à Windhoek avec leurs quatre enfants. A cause de l'orage, le vol Air France n'a décollé de Roissy qu'à 2h du matin. On saura plus tard que leurs bagages sont restés sous la pluie, tout le temps qu'a duré l'orage. "Déception" pour le paysage aperçu du vol vers Windhoek. Tout plat, tout sec, tout vide, pas très " scenic " : il s'agit du désert du Kalahari.

A l'arrivée, on retrouve quatre bagages sur cinq. Perdu, le sac de François. D'où l'intérêt des tickets de suivi des bagages qui permettent à François de retrouver la trace de ses chaussettes à Johannesburg. Cela à l'air d'être un problème usuel, dans le ventre de la gaussienne, vu la file d'attente et le peu d'émotion suscité par l'affaire au bureau des bagages perdus, comme pour notre loueur de 4x4. Il s'appelle Heinz, accueillant et finalement causant sous le feu des questions de François. Il travaille essentiellement avec des européens car les touristes Sud-Africains possèdent leur 4x4. Ses soucis pour son pays sont le manque d'eau et d'énergie. Après quarante km de route strictement droite, nous voici à Windhoek. Le soleil n'est gêné par aucun nuage pour cuire et éblouir. Mais, à l'ombre, il fait froid. Nous sommes en hiver et il ne pleuvra pas d'ici au mois d'octobre. D'après Heinz, la saison humide a carrément été trempée. Il a plu tous les jours jusqu'au mois d'avril. Nous allons voir un pays beaucoup plus vert que les autres années.

Notre voiture est une Toyota modèle Hilux. Le nom peut prêter à confusion car il s'agit d'un rustique truck pour red neck américain, sur lequel a été monté un canope, sorte de carapace faisant office de coffre sur la plate-forme arrière. A l'intérieur, la place est comptée, et un peu juste pour cinq. Par contre le prix de la location est parfaitement cohérent avec le nom du véhicule (Hilux). Première leçon de logistique : où taper pour ouvrir la porte du canope, où tirer pour installer les tentes de toit, où pousser pour loger tous les sacs de voyages. Comptage des pièces de dînette. Plus une heure de discussion pour la caution de 15000 N$ (équivalent de 15000 FRF). Heinz n'aime pas que ses voitures partent dans les contrées perdues qui nous attirent à priori, le cœur du Kaokoland et le Parc Khaudum dans le Kalahari. L'assurance ne couvre pas ces régions, contrairement aux dires de l'agence de voyage toulousaine: "le remorquage sera à votre charge". On imagine le tableau. Re re merci à Patricia qui nous avait juré que la caution serait de 300 USD et couvrait tout le pays. Rien ne vaut le contact direct, grandement facilité par internet.

Coup de fil, en provenance de Johannesburg, les Dadou ont raté leur connexion. Pas question de partir camper ce soir. On se donne rendez-vous dans un B&B, la pension Steiner. Hou la bonne douche chaude et vêtements propres! On organise le bivouac pour les Dadou. Sachant que la nuit tombe vers 17:45 et que la vie stoppe vers 18:00, il est temps d'agir. Nouvelles nouvelles des Dadou, vers 19:00 : arrivés à Windhoek ils ont perdu deux bagages sur sept et ont finalement été orientés vers une autre auberge par leur loueur de voiture.

Restau. Les enfants et moi restons sobres et raisonnables, voire timorés (pizzas, spaghettis bolognaise). François se lance franchement : brochette koudou + crocodile + oryx + autruche, le tout à la sauce de "monkey gland". On n'a pas bien reconnu l'ingrédient de la sauce, on s'est contenté d'imaginer. Vers la fin de la brochette, à mi pizza, un groupe de jeunes en costumes pagne, serre-tête en peau d'antilope et caleçon moulant de cycliste Adidas se présente comme un groupe de zoulous. Ils font plutôt job d'appoint d'étudiants namibiens. Ils chantent et dansent bien. Bruno et Marc m'en veulent de ne pas avoir investi dans le CD du groupe, proposé par un " zoulou ". Retour à la pension Steiner en taxi. D'après la serveuse du restaurant, il n'était pas envisageable de rentrer à pied ("don't even think about it"). C'est vrai que les pensions et les maisons sont ceinturées de barbelés électrifiés et que des militaires avec des fusils se trouvent à de nombreux coins de rues.

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