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Lune de miel au Népal (2/2)



Vendredi 29 octobre. De Kyubun à Samdo

Afin d'acclimater le touriste à l'altitude, notamment les fatigués, malades, écoeurés, l'étape d'aujourd'hui a été écourtée. Quatre heures de marche et 300 m de dénivelé, voilà qui est bien appréciable pour les trekkeurs malades ou fatigués dont je suis. J'ai chopé un rhume qui dure et me fatigue. Cela doit être lié à mon surentraînement de ces derniers mois !

François revit et est ravi car nous avons vu des montagnes toute la journée.

La matinée a débuté à 5H00 du mat., lorsque les croisements de yaks et de buffles (alias "tsov") sont venus paître gentiment dans nos tentes. Ils ont aussitôt été repoussés par le porteur de ronde, à coup de parpaings. Ils se sont alors plaint. Un tsov qui manifeste son mécontentement à 5H00 du matin, cela donne un bruit de vomissements violents associé à un ronflement de 80DB mêlé de beuglements standard.

Impressionnant

Du coup, François s'est levé et a photographié le panorama montagneux au lever du soleil. Le "terrain de camping" était entouré sur trois cotés de sommets déments, dont le Manaslu, le Pic 29 et le Naike Pic.

Lever de soleil sur la face est du Manaslu (8163 m)

Une fois remis de nos émotions, nous avons repris le chemin de Samma, grand village tibétain très beau. Toutes les femmes du village battaient le blé avec des fléaux qui, chez nous, auraient été recueillis avec émerveillement par le conservateur d'un musée d'art populaire.

Battage du blé

Les maisons du village étaient très belles et même assez propres, selon les critères régionaux. La stupa émergeait d'une mer de "mani" - du jamais vu auparavant.
Nous avons trouvé, François et moi que le village était traversé bien vite : François fait des photos, avec application et un grand souci du détail et moi, je marche très lentement. Du coup, à midi nous sommes repartis au village, en laissant les autres attendre que le repas se prépare. J'avais mal jugé du temps nécessaire à l'aller-retour : plus de deux heures si bien que l'après-midi de marche m'a semblé bien éreintant.

Le Manaslu nous domine de 4500 m. Des Japonais furent les premiers à le gravir, en 1956. L'arête est, au premier plan, a été parcourue par des Allemands en 1973.

Nous nous sommes retrouvés au village de Samdu (3800m). Ambiance rustique. A part les trekkeurs, je me demande qui peut bien passer par ici. Il s'agit d'un ancien camp de réfugiés tibétains, arrivés ici il y a cinquante ans, pour fuir l'invasion chinoise. Beaux bijoux de "corail" et de turquoise, grand moulin à prière, petites cuillers à la taille, ceintures ciselées et bols à tsampa donc.

François a aidé une ménagère népalaise à ranger son tas de riz. Les népalais ont beaucoup rit et nous, nous nous sommes réchauffés. A cette altitude, avec un petit vent de moissons et un ciel légèrement couvert, les porteurs commencent à mettre les survêtements de coton et les baskets. C'est dire si il fait froid. Déjà ce matin, les tentes étaient gelées.

Lundi 1er novembre - midi : avant le passage du col du Larkya

Samedi 30 octobre, nous avons rejoint depuis le village tibétain le dernier campement avant le col du Larkya (Larkya la). Le chemin était assez pénible, moins du fait du dénivelé total (700m) que de l'altitude et de la rareté de l'oxygène que je commençais à sentir. François naturellement était parfaitement heureux, d'autant que nous sommes passés au pied des six, sept et huit mille mètres locaux. Une vue féerique. Le Manaslu paraissait si beau si proche. Pourtant quatre kilomètres en ligne absolument verticale, vertigineuse et avalancheuse nous séparaient de son sommet.

L'après-midi, tandis que François rejoignait le sommet d'une butte à 5200m - en moins d'une heure - Je m'écroulais dans mon sac de couchage, essoufflée, en proie au mal de tête et au froid.

"Alors que nous sommes à trois pas du sommet, Ang Tensing semble me supplier de m'arrêter. Je réalise qu'il déploie dans le vent son drapeau de prière fixé sur un bambou. Pour lui, le Manaslu est la montagne de l'esprit. Je respecte donc sa volonté et je ne piétine pas la fine pointe de cette montagne sacrée." Louis Audoubert, Horizons Partagés.


Allais je arriver à passer le col, 700m plus haut alors que je me sentais déjà si peu à l'aise. Qu'allaient dire les copines au retour à Toulouse si je me dégonflais ainsi ? Le suspense était à son comble...

Pour donner du coeur au ventre au reste de l'équipe, j'ai sorti la saucisse sèche de Toulouse qui a duré, à dix convives, moins que le temps de sa découpe.
Les tentes étaient plantées sur un terrain extrêmement pentu ; toute la nuit, nous avons glissé ou rampé tout en grelottant. A 4500m, même au Népal, il fait froid. Après une nuit pareille, le réveil à trois heures du matin n'était finalement pas si mal venu.

A 4H00, après un vrai petit déjeuner, nous avons attaqué la montée du col, au clair de lune. En marchant, je me suis réchauffée. Tant que j'ai été en état de respirer, j'ai pu apprécier le paysage fabuleux. D'abord, dans le clair de pleine lune, les montagnes qui semblaient encore plus hautes de nuit que de jour. En bruit de fond, des chutes de sérac et mon souffle épais accompagnant la séance de tam-tam de mon coeur, apparemment remonté jusque dans mes oreilles. Puis, le lever de soleil rosissant les sommets, enfin un lac asséché qui formait une sorte de plage sableuse, au fond d'un cirque géant de montagnes géantes.

Les deux cents derniers mètres ont été assez pénibles pour moi. François, toujours très à l'aise, portait mon sac et se demandait si il était bien raisonnable de ne pas me conseiller de me coucher par terre.

Larkya La, 5200 m


Bon d'accord, la prochaine fois je m'entraîne avant de partir. ("En gras, les bonnes résolutions ! " a dit François)

D'ailleurs, après 300m de descente tout est redevenu plus agréable et les 1100 derniers mètres presque faciles.

Himlung Himal (7126 m)

La face est de l'Annapurna II (7937m), au fond à gauche, était encore vierge
probablement parcequ'il lui manque les 63m qui la transformeraient en objectif convoité.

En route, nous avons rattrapé un porteur très malade. Depuis quelques jours, nous essayions de le soigner avec les antibiotiques et la posologie du bord. Dimanche, il toussait tellement fort et avait tant de fièvre qu'il nous a paru au plus mal. Ses copains porteurs s'étaient répartis les charges pour pouvoir le transporter à dos d'homme. Avec la redescente, il est revenu à une meilleure santé. Le sirdar veut le rapatrier à Kathmandu. De toutes façons, avant que ses collègues ne le redescendent (deux jours), il peut se passer des choses. Lundi matin, un médecin français qui trekkait dans un autre groupe a fait une injection de cortisone. Lundi soir, nous devons rejoindre un village avec dispensaire.

Dimanche soir, nous avons organisé pour tout le groupe une "party" saucisson-whisky-pastis". Les népalais ont beaucoup apprécié le saucisson, plus encore le whisky. En revanche, le pastis ne convient pas à leurs palais. Danses, chants népalais, alcool et saucisson.

Face ouest du Manaslu

C'est probablement le Phungi (6398 m) qui se couche dans la ouate

Nous avons bien dormi.

Tout le monde a bien dormi puisque nous nous sommes réveillés avant le cuistot, à 6H30.

 

Il n'y a pas qu'au Scrabble qu'on trouve des yacks!

Désormais Marianne gambade

Lundi matin, nous voilà donc partis de Bimtang (3800m) en direction de Tilje (2200m). La descente est assez gentille : tout d'abord, nous avons rejoint le bas de la moraine du glacier du Himlung Himal. Le chemin a ensuite rejoint une forêt de rodhodendrons, pas en fleurs hélas à cette période, pour serpenter ensuite au bord de cette forêt sur une corniche avec des vues superbes sur la montagne. Ceci jusqu'à Tilje (2350m) où nous avons campé, dans la cour de l'école.

Le maître d'école de Tilje, enseignant depuis quatorze ans est assisté de quatre aides-instituteurs. Les élèves ont immédiatement mis en application leurs notions d'anglais :
"What is your name?
What is your countrrrrry ?
Pen? Balloon ? Soap ? Roupies ? Have you got shim shim ?"

A partir de Tilje, nous avons rejoint la route du tour des Annapurna, en quittant le bord de la Dudh Khola, rivière coulant sur du sables et de cailloux blancs (d'où son nom, rivière de lait ) pour retrouver à Tanje le cours de la Marsyandi Khola.

Tous les matins, midis et soirs, le cuisinier et ses deux aides travaillent au feu de bois

Un aide cuisinier avec une partie de la cuisine sur le dos. Il court pour préparer le prochain repas à temps.

Le paysage redevient celui des jours qui ont précédé l'arrivée à Kyubun : gorges avec une végétation de plus en plus tropicale de poinsettias, palmiers et autres arbres qui ne sont chez nous que des arbrisseaux d'appartement, quelques belles cascades mais plus de sommet enneigé. François a de nouveau un peu le blues.
Nous croisons de plus en plus de monde - route des Annapurnas oblige - Il faut dire qu'en plus nous suivons cette route dans le sens inverse de celui qui est habituellement suivi par les touristes. Nous croisons des groupes, mais surtout des couples ou des petits groupes d'amis qui voyagent avec leur sac de vingt kilos sur le dos. Dans tous les villages, nous trouvons des épiceries, des pâtisseries, salons de massage, hôtels dans un registre de confort népalais certes, mais tout de même.

De Tilje nous sommes allés en une seule étape à Tal (1880m) où nous avons passé l'après-midi entière. Le paysage n'était pas extraordinaire, puis entre des falaises ombragées, quelques cascades, une rue du genre "far west" à la Luky Luke, avec 10 hôtels, 10 massages, 10 cafés et même une boutique de souvenirs tibétains. J'ai pris une douche chaude alias "hot shower", alias bassine d'eau bouillante mise à disposition dans une cabane de planches, avec robinet d'eau froide intégré. Ensuite, grande lessive, ce qui n'était pas arrivé depuis Doban, soit le dimanche précédant le passage du col. Pour nous reposer de ces tâches compliquées et harassantes, nous avons envahi le troquet du coin où nous avons avalé un apple pie arrosé de lemon tea. Une heure de préparation pour un résultat bon.

Mercredi 3 novembre : redescendus, à 1 000 m d'altitude, sur la route des Annapurnas

Toujours sur la route des Annapurnas, petite étape de Tal vers Syang (1100m). La route est de plus en plus encombrée, les gorges de plus en plus engorgées. Nouvelle douche chaude et lemon tea. Ce sont là des plaisirs de prix modique à ne pas se refuser. Nous camperons ce soir au bord de la rivière, en face du village, de l'autre côté d'un grand pont suspendu.

Jeudi 4 novembre

Très petite étape, dernière sur la route des Annapurnas. En face, des troupes de Français bruyants, des mules népalaises, des porteurs de Coca Cola, des américaines en jupe longue et pataugas, des anglais avec de gros sacs.

Camping dans un bout de rizière, derrière un hôtel. A midi, "exploration" d'un petit pont de bambou qui tient grâce à la seule foi de son constructeur.

Le soir, la moitié du groupe a la tourista. Faut il incriminer l'apple pie dont nos gars ont fait une grande consommation ces derniers temps ? Une sorte de chaussons de pâte non sucrée, pas très embeurrée, pétrie de main douteuse et fourrée de pommes rapées et non épluchées. Le tout est cuit dans une huile pas forcément de première pression, ni de première utilisation. Le tout est servi (3/4 d'heure après la commande ) dans une assiette métallique lavée au mieux dans une eau trouble.

Vendredi et samedi 5 et 6 novembre : Baglumpani

Temps nuageux le matin, couvert à midi, pluvieux en fin de journée, à suivre ce soir. Pour le mois d'octobre 93, en théorie clair et bleu, c'est tout de même dommage.

Nous avons traversé de très beaux paysages de rizières, qui auraient été encore plus géniaux si le soleil s'était installé. L'après-midi, grosse montée à travers bois de 800m pour arriver en théorie à un village à vue panoramique : Baglumpani. Comme l'annonce fièrement une pancarte dans le village "Qui n'a pas vu Baglumpani n'a pas vu le Népal". Effectivement, maintenant que la pluie est passée, le camping a vue à 360° sur des collines et peut-être demain sur des cimes enneigées, si les 200km d'épaisseur de nuages nous font la gentillesse de se dissiper. Le soir est arrivé, puis le matin sans que nous ne voyions l'ensemble du paysage qui nous entourait ; nuages le soir, nuages et brumes le matin. Nous avons tout de même bien entrevu le Manaslu, le Pic 29, l'Himalchuli, le Machapuchare. (A l'origine, j'avais orthographié "Macchu Puchare". François corrige assez durement, en me rappelant que le voyage à Machu Pichu était référencé PER024 dans le catalogue Nouvelles Frontières...)

C'était très beau et nous avons été émerveillés.

Col de Baglumpani

Le chemin vers Pokhara va durer encore deux jours. Nous voici dans la forêt, sous un ciel bas, puis dans les rizières et les champs de millet avec une belle lumière d'orage.

Riz, millet et bambous

Nous traversons le pays des balançoires. Nous avons d'abord vu un modèle "standard" au cadre en bambou très haut et à la balançoire formée d'une simple corde un peu large. Ce n'était qu'une préparation pour la découverte du modèle quatre places, style grande roue, très impressionnante. Mais pas si rare que cela puisque le village voisin s'était fabriqué la même. Il paraît qu'il s'agit d'une tradition, pour la fête de Dasain.

Déjeuner au bord de la rivière qu'il nous faudra ensuite traverser à gué. Brrr.
Nous poursuivrons vers Karputar (?).

Dimanche 7 novembre : de Karputar à Begnas Tal

Après midi du samedi masse-moi-les-genoux et mouille-moi-les-fesses, de gués en gués, le long d'une rivière glauque. L'intérêt faiblit.

Ca s'arrange bien en fin d'après-midi, dans les rizières, à l'arrivée sur Karputar. Camping à Karputar, au bord de la rizière, moyen à faible, d'autant plus qu'il ne faisait pas beau et que les vivres commençaient à manquer. Le menu pates, riz, pommes de terres quotidien finit par être lassant. L'intérêt faiblit.

Le sirdar a proposé l'étape de matinée pour aller à Begnas Tal (ou Begnas Lake pour les touristes). Joli trajet, notamment à côté du lac, mais fatigant. Une sorte de col au centre de rizières, étape qui mérite le beau temps clair.

Le camping de Begnas Tal est coté 3 klaxons et deux poubelles au guide Péraud-Lecouat des zones saldingues : non loin de la gare des bus, idéalement situé au coin d'un bidonville et de deux routes assez fréquentées, il gagne une certaine animation du trafic routier ininterrompu pendant la nuit (phares, klaxons...).

Le lac de Begnas Tal est très beau. J'ai même fait un tour de barque avec Monique, pendant que François, éperdu et abattu à la vue de la civilisation retrouvée, dormait.

Lundi et mardi 8 et 9 novembre : Pokhara

De Begnas Tal à Pokhara, 30 mn de bus et nous voilà installés à l'hôtel, en face de l'aéroport. Il pourrait sembler que nos installations nocturnes vont de mal en pis. En fait le trafic de l'aéroport de Pokhara n'est pas suffisant pour nous déranger. Cet après-midi, nous avons loué des bicyclettes et nous avons visité la ville, ses boutiques de livres et de souvenirs tibétains et kashmiri. Le soir, dans le noir absolu de Pokhara by night, nous avons eu un peu de mal à retrouver notre chemin à vélo. Nous avons failli arriver en retard à la soirée d'adieux des porteurs, un rien crispée, beaucoup moins gaie que Dasain, sans que nous sachions bien pourquoi.

Toute la journée, le temps est resté brumeux et le fantastique paysage à voir du lac - Annapurnas, Maccha Puchare, eau et ciels bleus - reste pour nous un sujet de carte postale, une théorie.

Même scénario le lendemain, en plus calme (c'est tout dire). Matinée passée à lire devant le lac un roman policier en anglais pour moi, à feuilleter tous les livres sur le Népal à la librairie d'à côté pour François. L'atmosphère de Pokhara incite à ne rien faire : même marchander est trop facile : il y a tellement peu de clients que les prix baissent sans que nos efforts soient bien grands.

Mercredi 10 novembre : en route vers Kathmandu

Départ au petit matin dans un bus semblant plus moderne que celui du voyage aller.

Le Machapuchare (6993 m) à droite. Au fond la grande barrière de la face sud de l'Annapurna I (8091 m): Chris Bonington et ses compères ont reculé les limites en 1970 quand ils ont gravi ses 3000 m. Pierre Béghin, alpiniste français d'exception, n'en est jamais revenu.

Nous effectuons le voyage à la vitesse moyenne considérable de 30 km/h , soit deux cents kilomètres en six heures, car nous ne nous arrêtons à aucun moment pour réparer l'engin.

Dans le bus, le sirdar distribue les permis de trek. Les adieux sont assez brefs. Il paraît que l'accompagnateur a insisté pour répartir à son idée, donc de manière équitable, les vêtements usagés que nous souhaitions offrir aux porteurs ; le sirdar s'est vexé, notamment parcequ'aucun lot n'était attribué à l'officier de liaison et plus généralement, parce que les plus beaux vêtement allaient aux plus démunis. Il n'est pas interdit de penser que Siem est ensuite allé répandre la bonne parole parmi son équipe...

Dès notre arrivée à Kathmandu, François et moi, nous ruons vers la douche chaude.

RAAAH QUE C'EST BON

Puis Durbar Marg. C'est l'avenue parallèle à Kanti Path, où se trouve notre hôtel. Sur cette avenue, les hôtels chics et les agences de voyages. Ce sont les agences qui nous attirent car nous voulons effectuer le vol "Mountain view" qui fait saliver François depuis un mois : tour de Kathmandu à Namche Bazar de une heure en tout, dans un avion de vingt places, qui monte à 4500 m avec un hublot pour chaque voyageur. Dans ce qui nous apparaît comme la plus grosse agence de voyages, nous nous renseignons : 100$. Il reste deux places pour le vol de 7:30 du lendemain, et , si le vol est annulé ou si nous ne voyons pas les montagnes, nous serons remboursés.

"Bon, d'accord, très bien. Deux billets s'il vous plaît"

Il vaut mieux venir très tôt, apprenons nous, parce que les meilleures places sont réservées dès 6H00 (du matin) par les visiteurs les plus résolus et les plus acharnés. Ah bon .

Les meilleures places sont celles qui sont à l'avant et celles tout à fait à l'arrière. Ah bon. Nous nous lèverons donc à...

"Au fait, avez vous prévu un moyen quelconque pour vous rendre à l'aéroport ?"

C'est ainsi que nous nous trouvons délestés de 20$ supplémentaires pour un service comprenant :
- la réservation par un boy des "bonnes" places ;
- le taxi AR venant nous chercher à une heure chrétienne ;
- le vol d'une heure.
Le tout sans aucun reçu ni preuve d'aucune sorte que les deux parties sont d'accord : l'agence a conservé les billets. Moi je n'y crois pas totalement. François est confiant dans la bonté népalaise.

Jeudi 11 novembre : "Everest Air Trek"

Contre toute attente logique, tout se déroule selon le programme prévu et nous effectuons un vol de rêve au-dessus de l'Himalaya. Décollage à 10H00 au lieu des 7H30 prévues initialement. Une brume épaisse s'était formée sur la ville et n'a disparu qu'une quinzaine de minutes avant notre départ. Nous n'y croyions plus.

Le Dornier d'Everest Air

François était heureux, reconnaissant avec de l'avance sur le pilote tous les plus de 5500m du parcours. J'ai eu le coup de foudre pour l'Ama Dablam, dont j'ignorais tout jusqu'alors. Quatre tours au-dessous de l'Everest et voici notre "air trek" au sommet de son intérêt.

Ama Dablam (6812 m). Chapeau aux copains de Pittsburgh: Bill, Bob et Bruce c'est bien d'avoir été la haut!

Everest (8848 m) et face sud du Lhotse (8516 m) à droite. Le petit triangle rocheux qui barre l'accès au sommet du Lhotse est aussi haut que la face nord des Grandes Jorasses. Cette face mythique a été parcourue pour la première fois en solo par le Yougoslave Tomo Cesen en 1990. Le grand Kukuczka, qui avait déjà gravi les 14 sommets de plus de 8000 m par des voies souvent difficiles, y a trouvé la mort, ainsi que plusieurs autres.

Namche Bazar, capitale du pays Sherpa (3440 m)

La journée continue en beauté avec la visite de Baktapur ; la plus belle ville de la vallée de Kathmandu, moins de boutiques, moins de touristes et une ville demeurée aux temps anciens. Toutes les maisons en briques et en pisé sont décorées de fenêtres en bois sculptées. Des potiers fabriquent leurs pots sur des tours à l'ancienne et les font cuire dans la paille comme je n'imaginais pas qu'on puisse le faire ailleurs qu'à Lutèce avant le début du Xè siècle.

Vendredi 12 novembre : "Souvenirs, souvenirs..."

Le jour du départ. Il est prévu pour 18H00, ce qui nous laisse une bonne partie de la journée pour faire des emplettes. En fait, c'est une véritable fièvre acheteuse qui nous prend lorsque nous voyons une tankha. Dans mes rêves les plus fous, je n'imaginais pas un tel achat car, en toute honnêteté, je trouve les mandala hideuses. La peinture qui a retenu notre attention est la reproduction d'une page d'un manuel de médecine tibétaine. Comme d'habitude, François me laisse en lieu sûr (une librairie) et discute seul l'affaire pendant une heure, thé compris.

Plus tard, le vendeur, fou de joie, ferme sa boutique et nous amène chez son fournisseur d'emballages de protection, spéciaux pour peintures tibétaines, soit un entrepreneur-maçon qui nous vend 1,50m de tuyau PVC super costaud. Scotch aux deux bouts, plastique dessus, plastique dessous et en route pour Toulouse.

Marianne et François

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P.S.

Message reçu le 15/12/2002: "De retour du tour du Manaslu depuis quelques semaines, j'ai encore la tête pleine de belles images tant ce voyage est riche en superbes sensations. Nous avons bénéficié d'un temps magnifique, pendant un mois je n'ai pas sorti ma cape de pluie une seule fois. Les vues sont fantastiques, les gens sont souriants et gais malgré le fait qu'ils vivent avec le minimum vital. C'est une belle leçon d'humilité pour nous occidentaux qui vivons dans la richesse. On revient en relativisant beaucoup de nos petits problèmes. A cause de la guérilla maoïste et notamment des informations alarmistes du ministère des affaires étrangères, le pays est actuellement déserté des touristes tant à Katmandou et Pokhara que sur le tour du Manaslu et des Annapurnas. C'est pour le Népal un véritable désastre économique. Pourtant nous avons rencontré aucun problème à part une grève générale qui nous a immobilisés 3 jours à Pokhara avant de rejoindre Katmandou. L'organisation NF et l'accompagnatrice se sont montrées très efficaces. Parce que c'était mon premier trek, j'ai trouvé le parcours assez physique mais sans grande difficulté particulière. Comme vous, j'ai ramené de belles photos que je projette de présenter sur les pages perso de Wanadoo. Peut-être que, comme cela a été le cas pour moi quand j'ai consulté votre récit, j'inciterai d'autres à faire la même chose."

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